Strophe 1
Retire-moi de l’abîme où je suis !
Vois l’eau qui monte et la boue qui m’enlise
A t’appeler je m’enroue et m’épuise,
Tiré au fond, privé de tout appui. ||
Qu’ils sont nombreux, ceux qui veulent ma mort,
Ceux qui sans cause ont pour moi tant de haine,
Qui se relaient pour m’accuser à tort !
Toi seul connais la folie qui m’entraîne.

Strophe 2
Ne permets pas que les tiens soient confus
Ils voient ici s’altérer mon visage.
Pour toi, Seigneur, je supporte l’outrage;
Aucun des miens ne me reconnaît plus. ||
Je suis brûlé d’amour pour ta maison,
Emacié par le jeûne et les veilles;
Je suis tourné par tous en dérision,
Dans leurs chansons les buveurs s’en égayent.

Strophe 3
Puisque mon cri demeure devant toi,
L’heure est venue de ta plus grande grâce;
Que ton amour découvre enfin sa face !
Libère-nous du gouffre par ta foi !||
Regarde-moi dans ta grande pitié,
Réponds, Seigneur, ta bonté m’est un baume;
Viens promptement : Je suis près d’étouffer,
Mes ennemis sont ceux de ton royaume.

Strophe 4
Ils ont loin d’eux rejeté mon tourment,
Mis du poison dans le pain qu’ils me jettent;
Ils ont offert à ma soif du vinaigre;
Brise leurs reins et disperse leur camp !||
Rends-moi la vie, je te magnifierai,
Moi, l’humilié que ton salut redresse.
J’élèverai la coupe et chanterai:
Que l’indigent tressaille d’allégresse !

Strophe 5
Sois célébré sur terre et dans les cieux,
Qu’en ton honneur l’océan retentisse !
Tu rebâtis Sion pour la justice,
Tous les captifs en voient briller les feux. ||
Chacun ici trouvera son foyer,
Ils auront tous un commun héritage;
Tes serviteurs pourront y demeurer
Et tu seras, Dieu de paix, leur partage.